Replay Historique d’un monde qui bug depuis 1720
1. À chaque époque, son mirage : la finance comme promesse infinie
Qu’il s’agisse de colonies exotiques, de start-ups miracles ou d’intelligences artificielles qui promettent la paix mondiale (et l’effondrement du chômage)…
Le point commun des grands krachs est toujours le même :
🔶 Une croyance démesurée en un avenir doré, sans limites ni conséquences.
Une illusion collective bien emballée dans un costume Armani.
🔶On oublie que l’économie a des cycles.
Et que l’humain, lui, a tendance à foncer dans les murs… en klaxonnant.
2. 1720 – Le crash originel : la Compagnie du Mississippi
🇫🇷 France & 🇬🇧 Angleterre, XVIIIe siècle
- Des promesses coloniales (plus exotiques que vérifiables)
- Des actions vendues comme des pépites d’or
- Une euphorie collective qui ferait rougir Elon Musk
- Et une explosion finale aussi brutale qu’un bug Windows en plein discours ministériel
Premier krach global, première leçon ignorée.
On découvre qu’on peut ruiner un pays… sans guerre, sans famine, juste avec de la confiance et du papier.
3. 1929 – Wall Street s’effondre : la Grande Dépression commence
Les années folles…
Même les gens qui n’ont rien achètent des actions.
🎉 On vit à crédit, on vend du rêve, et on met des smokings à la spéculation.
Puis…
- Un jeudi noir
- Un lundi encore plus noir
- Dix années de gris profond
On pensait avoir inventé l’abondance infinie.
👉🥣On a redécouvert la soupe populaire.
Le Smoot-Hawley Tariff Act (1930)
🧱 Quand le protectionnisme devient un accélérateur de crise
C’est quoi ? Une loi américaine qui augmente les droits de douane sur plus de 20 000 produits importés, en pleine crise.
Objectif ? Protéger l’économie nationale. (Et accessoirement provoquer une guerre commerciale mondiale)
Résultat ?
- Chute du commerce international de 65 %
- Contagion mondiale
- Et un bel exemple de pansement fiscal posé sur une fracture ouverte
Une douane mal placée, c’est comme un sparadrap sur une centrale nucléaire.
4. 1987 – Le premier krach informatique
Un lundi noir sans scandale, sans guerre, sans crise immobilière.
Juste… des algorithmes qui paniquent plus vite que les humains. Et qui vendent tout, partout, instantanément.
L’algorithme dit : “Ça baisse, donc je vends.”
L’autre algorithme dit : “Ça baisse plus ? Je vends aussi.”
👉 Résultat : 22 % de chute en une journée. Merci les gars.
Le bug n’était pas informatique. Il était systémique.
5. 2008 – Le krach des subprimes : quand la finance s’est vendue à elle-même
Le jackpot des années 2000 :
- Des prêts pourris déguisés en produits financiers de luxe
- Des banquiers qui ne comprennent pas ce qu’ils vendent
- Des agences de notation qui notent “AAA” entre deux mojitos
Et puis… boum.
Les dominos tombent, les banques trinquent,
et toi, tu découvres qu’on peut perdre son boulot à cause d’un trader de Floride.
Ce n’est pas eux qui paient. C’est toi. Ta retraite. Ton job. Ton futur.
Mais ne t’inquiète pas, les bonus ont été versés… et ils ont finalement recommencé.
6. Et aujourd’hui ? Une guerre commerciale, et tout vacille à nouveau
Trump ressort l’option “douane XXL”.
Les marchés paniquent.
Les traders suent.
Et les algorithmes recommencent à trembler.
Mais le vrai problème, ce n’est pas Trump.
C’est qu’on a construit un monde où tout repose sur des chaînes d’approvisionnement longues comme un roman de Proust, et où un tweet suffit à faire fondre 400 milliards.
“Mais c’est pour relocaliser”, dit-on.
“C’est pour sauver l’Amérique.”
Très bien. Mais pourquoi, dans ce cas, le CAC 40 tombe-t-il comme une crêpe sans pâte ?
Le CAC 40 c’est pas les USA, c’est la France…
Parce que dans le monde merveilleux des marchés financiers, tout est connecté.
Quand Wall Street tousse, la Bourse de Paris chope la grippe, et l’Asie est en alerte rouge.
Et si Trump éternue un tweet de travers, les investisseurs du monde entier serrent les dents… et les fesses.
7. Trump a-t-il raison ou tort d’imposer des droits de douane massifs ?
✅ Ce qui donne raison à Trump
- Désindustrialisation massive : il faut bien réagir un jour Au vu des emplois disparus
- Déficit abyssal de la balance commerciale avec la Chine : les US ont été trop gentils trop longtemps
- Relocaliser, c’est stratégique
- Rapport de force pour négocier (oui, même à coups de marteau)
- Moins dépendre de Pékin pour nos batteries, c’est pas absurde
⚠️ Ce qui lui donne tort
- Ralentissement du commerce mondial = effets secondaires globaux
- Le consommateur trinque : hausse des prix garantie
- Représailles commerciales : effet boomerang certifié
- Les marchés détestent les surprises (sauf les dividendes)
- Smoot-Hawley bis ? Même film, plus de pixels, même mur
Ce que l’Histoire nous murmure (et qu’on scrolle trop vite)
Chaque krach suit la même trajectoire :
On croit. On monte. On plane. On oublie. On tombe. On recommence.
Et à chaque fois, on dit : “Cette fois, c’est différent.”
Mais si c’était vraiment différent… Pourquoi l’Histoire ressemble-t-elle autant à une saison 12 d’une série qu’on ne sait plus écrire ?
Moralité non cotée en Bourse
Les krachs ne sont pas des erreurs du système
Ce sont des retours à la réalité.
Et tant qu’on préférera parier sur des courbes plutôt que sur du bon sens…
Alors oui, le prochain krach est déjà dans les tuyaux.
Et il portera, comme tous les autres, un joli nom…moderne, technique, aseptisé.
Mais la leçon, elle, restera encore une fois sur le banc.
Tant que les hommes confondront croissance avec avidité,
spéculation avec intelligence,
et cupidité avec destin,
On pleurera les conséquences… sans jamais questionner la cause.
Jusqu’au prochain “jamais plus jamais”.
On recommence bientôt
Plus vite, plus fort, plus absurde.
C’est beau la mémoire collective…
Ou, Eteins ta TV et allume ton cerveau si tu veux sortir de cette spirale infernale