10 avril 2025
Mais au fond, qui est vraiment malade dans l’histoire ?
1. Panique à Wall Street : un tweet, une taxe, un tremblement de terre
💥 Breaking News : Trump hausse le ton, la Bourse tombe dans les pommes
Donald Trump a sorti son joujou préféré : le droit de douane XXL.
Jusqu’à 60 % sur certains produits chinois, des hausses en pagaille sur les batteries, l’acier, les voitures. Et là, c’est le drame :
- Wall Street hurle,
- le CAC s’évanouit,
- les économistes paniquent plus vite qu’un trader sans Wi-Fi.
Une simple annonce douanière ? Non. Une secousse tectonique dans le cerveau reptilien des marchés financiers mondiaux.
2. Les marchés : drama queens en costume-cravate
🧠 + 🧻 = 💥
Les marchés financiers ont la solidité émotionnelle d’un enfant de 3 ans devant un cornichon dans son burger.
Ils veulent du calme, du prévisible, du lisse. Alors quand un président modifie les règles du jeu, c’est :
- la panique,
- la fuite,
- et l’autodestruction algorithmique.
Ajoute à ça un titre bien flippant sur BFM ou cnews, et tu obtiens une belle crise en kit, livrée en 2h chrono.
La finance aime la stabilité… mais vit du chaos.
Un paradoxe ?
Non, un business model.
3. Le protectionnisme : retour du méchant ou sortie de secours ?
⚔️ Une douane vaut-elle vraiment un krach ?
On accuse Trump de relancer une politique protectionniste rétrograde.
Mais qui ne taxe pas aujourd’hui ?
Même l’Union européenne a ses petits caprices douaniers (coucou les voitures japonaises, le riz thaï, et les aspirateurs chinois).
Zone 🌍 | Taux moyen de droits de douane (%) |
---|---|
🇺🇸 États-Unis | 2,3 % |
🇪🇺 Union européenne | 3,1 % |
🇨🇳 Chine | 7,6 % |
🇮🇳 Inde | 17,1 % |
Alors, pourquoi hurle-t-on si fort ? Parce que ce protectionnisme-là est malpoli. Il claque la porte, renverse la table, balance des tweets sans filtre.
Mais au fond, protéger ses industries stratégiques… c’est peut-être moins fou que de dépendre de cargos géants en provenance de Chine pour se brosser les dents.
4. Risque de Grande Dépression bis : fantasme ou reboot à prévoir ?
🕳️ Spoiler : ce n’est pas 1929, mais le scénario est en tournage.
Dès que la Bourse s’effondre, 1929 revient hanter les plateaux télé comme un fantôme mal maquillé.
Il faut dire que la bande-annonce a tout pour faire frissonner :
- bulle spéculative,
- tensions commerciales Trump-Chine,
- marchés interconnectés comme des dominos sous Lexomil,
- dirigeants qui gesticulent plus vite que leur ombre.
Faut-il craindre une Grande Dépression bis ?
NON.
Mais faudrait peut-être arrêter de jouer avec l’allumette, non ?
🟢 La bonne nouvelle :
- banques centrales sous perfusion d’adrénaline,
- outils de secours monétaires et fiscaux,
- mémoire collective (certes sélective).
🟠 La mauvaise :
- une économie mondiale aussi stable qu’un tabouret IKEA sans vis,
- et une finance capable de tout… sauf de se regarder dans le miroir.
5. Non, ce n’est pas 1929 !
Avant de hurler à la Grande Dépression 2.0, un peu d’histoire.
En 1929, on vivait sous étalon-or. Pas de monnaie magique. Pas de planche à billets à volonté. Résultat : les banques centrales ont regardé l’économie tomber… sans pouvoir agir.
Aujourd’hui, c’est open bar :
QE, taux négatifs, injections massives… Les banques centrales n’ont pas juste la boîte à outils : elles ont le camion Brinks.
Et surtout, comme le rappelle Charles Gave :
Un krach boursier n’est pas synonyme de récession.
• En 1987 : krach monumental. Aucune récession.
• En 2000 : bulle Internet explose. Coup de frein, pas de mur.
• En 2008 : là oui, crise systémique. Mais à cause d’un système bancaire pourri jusqu’à la moelle.
Un krach, c’est parfois juste une purge. Brutale, certes, mais nécessaire.
C’est quand les banques centrales paniquent derrière que ça devient dangereux.
6. Le vrai danger : les obligations américaines qui font la gueule
Pendant que tout le monde regarde le Nasdaq comme un épisode de Black Mirror, un autre marché tire la tronche dans un silence poli : les obligations d’État américaines.
👉 La dette des États-Unis.
Celle que le monde achète depuis 50 ans les yeux fermés.
Et là… les yeux commencent à se plisser.
❓Pourquoi ?
• Parce que les taux d’intérêt remontent en flèche,
• Parce que les anciennes obligations perdent mécaniquement de la valeur,
• Parce que les grands acheteurs étrangers ralentissent ou vendent,
• Parce que les États-Unis empruntent comme si de rien n’était, à coups de trillions.
Si ce marché-là craque, on ne parle plus de krach boursier.
On parle de tsunami monétaire.
Car quand la dette “sans risque” devient risquée,
plus rien ne tient debout : ni les retraites, ni les banques, ni la confiance dans le dollar.
Et là encore, Charles Gave le dit sans trembler :
“Le vrai risque systémique n’est pas sur le Nasdaq. Il est sur les obligations américaines. Si ce marché part en vrille… on change d’époque.”
🚨 Dernier rebondissement : Trump fait (un peu) marche arrière.
Les hausses de taxes sont repoussées de 90 jours.
Juste assez pour calmer les marchés… ou relancer le suspense.
7. Dédollarisation en cours : la fissure invisible
Si le monde commence à douter de la dette américaine…
il finit, tôt ou tard, par douter du dollar lui-même.
Depuis 50 ans, le billet vert est roi.
C’est lui qui règle les échanges de pétrole, qui sert de réserve à la planète, qui stabilise les monnaies.
Mais aujourd’hui, des blocs entiers (Chine, Russie, BRICS) cherchent des alternatives :
• paiement en yuan ou rouble,
• accords bilatéraux sans dollar,
• banques de développement non occidentales,
• réserves en or en hausse…
Est-ce la fin du dollar ? Non.
Mais c’est peut-être la fin de son monopole.
Et quand la confiance s’effrite au sommet,
le système commence à vaciller par la base.
Et si on regardait au bon endroit ?
Encore une fois, les projecteurs sont braqués sur la Bourse, sur les traders, sur la petite étincelle visible.
Mais comme souvent, le vrai feu couve ailleurs.
Le problème, ce n’est pas un tweet mal rédigé ou une taxe mal dosée.
Ce n’est pas une chute du Nasdaq, ni une crise d’angoisse du CAC 40.
Le problème, ce n’est pas une taxe, un krach ou une bulle.
C’est un système qui repose sur une confiance artificielle,
une dette sans frein,
une monnaie mondiale qui vacille,
et des illusions qu’on entretient à coups de milliards numériques.
Aujourd’hui, même le dollar, fondation du jeu économique mondial, commence à être remis en question.
Lentement, discrètement, mais sûrement.
Et si la monnaie de référence perd son rôle d’ancre…
C’est tout le navire mondial qui peut dériver.
Alors oui, la Bourse peut s’écrouler demain.
Mais si on ne regarde pas le cœur du système à savoir la dette, la confiance, la monnaie,
le prochain choc ne sera pas un krach.
Ce sera un réveil brutal.
Et peut-être que cette fois, il ne suffira plus de rallumer la planche à billets.
Merci d’avoir survécu à cette capsule.
Vous êtes officiellement diagnostiqué : lucide et mieux armé pour comprendre ce qui se joue