“Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir.”
Montesquieu
(le mec était obsédé par l’équilibre, genre yoga constitutionnel)
👑 Séparation des pouvoirs : kézako ?
Non, ce n’est pas un divorce entre ministres ou une séparation de corps entre Emmanuel et la Constitution.
C’est l’un des fondements de toute démocratie digne de ce nom, et ça se résume ainsi :
🔹Là où tout le pouvoir est concentré, les abus commencent.
🔹 Là où le pouvoir est partagé, les abus galèrent.
Du coup, on a coupé le pouvoir en trois morceaux :
👉 L’Exécutif — Il applique les lois.
✅ Il agit. Il décide. Il gouverne.
✅ Qui ? Le Président de la République, le Premier ministre, les ministres.
👉 Le Législatif — Il fait les lois.
✅ Il écrit les lois. : c’est lui qui dit ce qu’on peut faire ou non.
✅ Il représente les citoyens.
✅ Qui ? L’Assemblée nationale + le Sénat = le Parlement`
👉 Le Judiciaire — Il juge selon les lois
✅ Vérifie que tout le monde respecte les lois : Punit ceux qui les transgressent.
✅ Qui ? Les juges, les tribunaux, la justice.
Chacun sa mission. Chacun son champ d’action.
Comme une colocation qui marche bien en somme
Pourquoi c’est vital ?
Parce qu’un pouvoir unique, sans garde-fous, c’est une pente glissante.
Et à la fin de la pente, devine quoi ?
Un trône. Des bottes. Et parfois, des camps.
La séparation des pouvoirs :
🔹 Empêche un président d’écrire ses propres lois.
🔹 Permet à un juge de condamner un ministre.
🔹 Autorise un Parlement à refuser un décret.
👉 C’est le frein à main du pouvoir.
Pas fun, mais indispensable quand la voiture commence à prendre les virages trop vite.
Petit rappel historique :
• Louis XIV faisait tout tout seul (écrire, appliquer, juger).
• Résultat : aucun recours possible.
• Jusqu’à ce que… la Révolution arrive avec ses fourches.
La meilleure invention de la démocratie moderne
L’idée est vieille, mais elle fonctionne :
Quand les pouvoirs sont indépendants, les libertés tiennent debout.
Dans une République bien huilée :
🔹 Le Gouvernement exécute mais ne légifère pas à l’arrache.
🔹 Le Parlement débat, contrôle, amende.
🔹 La Justice tranche, même quand ça fâche le pouvoir.
👉 Et nous, citoyens, on dort un peu mieux (sauf les insomniaques de la politique, mais c’est une autre histoire).
C’est l’équilibre des forces. Le Yin et le Yang du régime républicain.
😬 Quand les murs s’effritent…
Spoiler : même les démocraties ont leurs failles. Et parfois, la séparation des pouvoirs devient… une illusion d’optique.
Quelques symptômes :
❌ Un président avec une majorité absolue qui vote tout sans opposition.
❌ ou Un exécutif qui abuse du 49.3 pour contourner le Parlement.
Ça permet d’adopter une loi sans vote.
❌ Une justice qui rame, faute de moyens, ou subit des pressions subtiles.
Censé être neutre, n’est pas totalement à l’abri de l’influence politique :
‼️ Les nominations de hauts magistrats passent souvent par le pouvoir exécutif.
Et certaines enquêtes dites “sensibles” peuvent traîner… ou s’accélérer à des moments bien choisis.
❌ Un Parlement qui sert de chambre d’enregistrement, plus que de contre-pouvoir : beaucoup de lois passent avec peu de débat réel.
Le pouvoir législatif devient une salle d’attente.
Le pouvoir judiciaire, un escargot.
Et l’exécutif, un bulldozer.
La séparation existe encore, sur le papier.
Mais dans les faits ? Les murs deviennent du papier mâché.
Les trois pouvoirs sont censés s’équilibrer.
🚨 Mais quand l’un prend trop de place, l’édifice démocratique vacille.
⚖️ Une justice indépendante… vraiment ?
Être libre, c’est bien. Avoir les moyens de l’être, c’est mieux.
🔹 Les juges rendent leurs décisions en toute indépendance, oui…
⚠️ Mais ils dépendent de l’exécutif pour leur budget, leurs locaux, leurs outils.
➡️ délais à rallonge, procédures ralenties, fatigue généralisée.
🔹 Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, appartient à l’exécutif
⚠️ tout en supervisant le fonctionnement de la justice.
➡️ Ce double rôle crée une zone grise problématique :
Peut-on garantir une justice totalement autonome
👀 quand elle dépend hiérarchiquement et budgétairement du gouvernement ?
L’indépendance judiciaire existe…
mais elle est souvent fragilisée par la dépendance matérielle.
👉 Et une justice affaiblie, c’est un contre-pouvoir qui perd en force.
📣 Et nous, on fait quoi ? On change de série ?
Non. On résiste, on réveille, on réapprend.
1. Observer les glissements.
Tu sens que l’exécutif fait tout, tout seul ?
Que les lois passent en force ?
Dis-le. Partage-le. Explique-le autour de toi.
2. Soutenir la presse qui veille.
Pas celle qui répète ce que dit le ministre.
Celle qui enquête, déterre, dérange.
(Spoiler : souvent fauchée, mais plus utile qu’un influenceur voyage).
3. Donner de la voix aux contre-pouvoirs.
Magistrats, syndicats, ONG, lanceurs d’alerte, Constitutionnalistes survoltés…
Ce sont eux qui crient quand le pouvoir déborde.
Écoutons-les. Amplifions-les.
4. Exiger des institutions vivantes.
Un Parlement qui débat vraiment.
Une justice qui ne dort pas.
Un président qui n’a pas les pleins pouvoirs même quand il a les pleins votes.
EN BREF
Séparation des pouvoirs = assurance tous risques de la démocratie.
✅ Quand elle fonctionne, chacun fait son job, et le pouvoir reste équilibré.
❌ Quand elle dysfonctionne, c’est le début d’un glissement vers l’arbitraire, des privilèges, de l’injustice… bref, le glissement autoritaire.
• Et toi ? Tu peux agir en apprenant, en relayant, en veillant, en votant.
‼️ RESTONS PLUS QUE JAMAIS EN ALERTE ‼️